étape 16 : de Moissac à Auvillar 19 km le dimanche 13 avril 2014

Aujourd'hui, profitant du lieu de l'hébergement, l'étape est raccourcie. Comme nous connaissons la région nul besoin de découvrir ces villages, de flâner le long du canal latéral pour un accès sans dénivelé jusqu'au pied d'Auvillar. Ce sera donc un accès direct que certains pèlerins ont employé en traversant de Moissac à St-Nicolas-de-la-Grave depuis les origines du pèlerinage.

Pour aujourd'hui et demain, la météo annonce grand soleil et une montée des températures vers 20 degrés. En fait, le début de la journée est brumeux et frais, que du plaisir pour marcher. Le bronzage des seuls extrémités exposées va se renforcer... Ce sera une coloration pire que celle des coureurs cyclistes....

La campagne est belle dans la vallée de Garonne. Tous les pommiers sont en fleurs. Bientôt il va falloir monter vers Auvillar qui mérite son classement parmi les plus beaux villages de France.

Le passage par Merles permet de voir une fontaine et un chêne historiques puisqu'Henri IV s'y est arrêté.

"Le vendredi 10 juillet au matin, en 1579, Henri de Navarre, escorté de 44 cavaliers et accompagné de la Reine Margot, sa femme, et d’une suite de belles dames et de gentilshommes, s’arrêta à l’ombre du chêne qui porte son nom, à Merles. Il se rendait de Nérac à Montauban. La noble compagnie avait dévoré la veille, à Auvillar, 92 livres de boeuf, 138 livres de mouton, 58 livres de veau, 76 poulets, 1 chevreau, 1 paon, 2 levrauts, 2 lapins, 2 fressures de mouton, 1 fressure de veau, 1 quarteron d’oeufs, 33 livres de lard, 12 pièces de four et une grande quantité de fruiterie.

Comme le festin fut arrosé de deux barriques de vin clairet et d’une barrique de vin blanc, que le Navarrais raffolait de la cuisine au beurre, que le soleil estival dardait ses rayons démocratiques sur le noble cortège, l’auguste gosier chercha à apaiser une soif inextinguible. Il y avait à quelques toises du chêne vénérable une fontaine à l’eau fraîche et limpide. Le roi demanda à son valet Joachim d’aller quérir une coupe de ce rafraîchissant breuvage. Il s’arrêta ensuite au château de Lansac les Merles, qui avait été vendu par l’abbaye de Belleperche, en 1526, pour payer la rançon de François 1er. Il partit ensuite pour Lavilledieu, prochaine étape de son voyage."

C'est ensuite l'arrivée sur la route départementale plus fréquentée, les derniers virages avant d'arriver à Auvillar. 

Flâner dans les ruelles pavées pour découvrir les maisons à colombage et encorbellement, le palais des Consuls, le lavoir et bien sûr, l’immanquable point de vue sur la vallée de la Garonne et les coteaux du Quercy situé place du château.

L’église Saint Pierre, une des plus vaste du Tarn-et-Garonne, est ornée d’un retable baroque exceptionnel (actuellement en restauration). Le parvis, récemment rénové, permet d’apprécier la splendeur de la façade ouest du monument.

Nous n'irons pas plus loin, plus de Bardigues, plus de Saint Antoine au programme de la journée : c'est l'abandon avec une tendinite qui n'a de cesse d'augmenter depuis trois jours et comme la fracture de fatigue de Christine ne diminue guère au point de vue de la douleur et du gonflement nous ne pouvons plus envisager un arrêt de quelques jours mais bien plus long, merci à tous ceux qui ont suivi le blog et qui nous ont apporté leur soutien.

Il ne reste plus qu'à programmer une autre période vers la fin août pour reprendre le Camino à Auvillar. Ultreia!