Ce matin, effet de l'arrivée à Santiago de Compostela certainement, nous nous sommes réveillés à 8 heures... Habituellement, nous étions déjà en chemin ou sur le point de démarrer.
La cathédrale est en travaux tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il pleut ce matin, c'est la petite pluie fine qui n'a pas l'air de bien mouiller, en premier lieu, mais qui finit par traverser toutes les couches de vêtements supposées étanches. Nous avons une pensée particulière pour Alain et Christine qui continuent à pied vers Muxia. Pourvu que le temps s'améliore !
Nous n'entrons pas par la porte de la place del Obradorio à cause des travaux.
Le pèlerin pénètre normalement dans les lieux saints par le Pórtico de la Gloria (portique de la Gloire), où saint Jacques le bénit au passage.
L'imposante statue de saint Jacques surplombe le maître-autel. Nous suivons la file des pèlerins coréens, nous montons derrière l'autel pour faire un abrazo et nous contemplons l'urne en argent qui renfermerait les reliques de saint Jacques et de ses deux disciples.
Des personnes réalisent le curieux rituel de poser trois fois la tête sur la statue qui représente maître Mathieu. La coutume viendrait des étudiants universitaires, qui le faisaient pour gagner en intelligence et avoir de la chance aux examens. Une autre interprétation est que si l’on pense à trois vœux, l’un d’entre eux sera exaucé.
En passant par le déambulatoire, nous voyons la porte Sainte, que l’on ouvre qu’aux années saintes (lorsque le 25 juillet correspond à un dimanche). Franchir cette porte produit une émotion, même si en année sainte, la foule se presse et oblige à attendre.
Nous sommes en place pour la messe des pèlerins qui a lieu à midi bien avant. Nous sommes ainsi bien placés. Nous sommes entourés d'américains qui se croient à un match de base-ball. Il ne manque que la vente ambulante de Cica-Cola et de pop corn : des rires, des interpellations à distance, des discussions à haute voix sans retenue aucune.
Le fameux botafumeiro (encensoir) est de sortie. Nous sommes chanceux. Un groupe de pèlerins d'Avila ont payé pour cela. L’acte est particulièrement émouvant et spectaculaire : plusieurs personnes sont nécessaires pour faire osciller le grand encensoir, qui dégage un arôme très agréable. Nous sommes bien placés pour le voir parfaitement et ne perdre aucun détail. De l'autre côté du transept les espagnols qui ont leurs sièges réservés. Nous sommes au deuxième rang, du côté oú les officiants vont venir détacher la carde. Les Espagnols ont amené une statue de Sainte Thérèse d'Avila devant l'autel. Nous avons de la chance car ce e 15 octobre 2014, fête de sainte Thérèse d’Avila, marque l’ouverture d’une année jubilaire consacrée au 5e centenaire de la naissance de la réformatrice du Carmel. Celle-ci a en effet vu le jour à Avila (Espagne) le 28 mars 1515.
Les groupes de touristes continuent à se succèder, vivement que la messe commence.
Une carmélite arrive, elle gagne un des micros et elle commence la messe. Elle réussit à faire chanter en espagnol une partie des fidèles qui reprennent bien volontiers après elle. Nos Américains se gardent bien de chanter ne parlant qu'une langue et n'essayant pas dans parler une autre. La carmélite chante très bien et elle est fort enjouée, elle demande à la foule de chanter plus fort.
Puis, un prêtre, tout de noir vêtu, donne la bienvenue à tous les pèlerins qui ont parcouru le chemin de Saint-Jacques, en mentionnant leur lieu de départ.
Ensuite, une douzaine de prêtres vêtus d'aubes blanches s'installent derrière l'autel. Ce sont les prêtres qui ont fait le pèlerinage : Bresilien, Croate, Français, Irlandais, Italien... Il y a même un prêtre Américain que nous avions pris pour un pope avec sa barbe, ses cheveux longs et sa coiffure...
La messe se déroule et toujours pas de botafumeiro. C'est étrange car depuis l'origine son utilité affirmée est de masquer les odeurs des pèlerins. Ces mauvaises odeurs n'importuneraient aujourd'hui les nez sensibles qu'à la fin de la messe ? Serait-ce pour une autre occasion que le botafumeiro est de sortie hors du musée ? Enfin, nous voyons arriver un, puis deux, puis tout le groupe des hommes qui vont actionner la corde. L'encens
Le Botafumeiro, en laiton argenté, est haut de 1,60 m et pèse 54 kg.
Il est balancé comme un pendule, huit hommes (tiraboleiros) relachent la corde au point le plus élevé du mouvement et tirent sur elle au point le plus bas. L'oscillation de l'encensoir s'accroît ainsi pour l'élever à 20,6 mètres de haut dans la voûte, en formant un arc de 65 mètres tout au long du transept, depuis la porte de la Azabachería jusqu'à celle de Platerías. Il passe au ras du sol à une vitesse de 68 km/h en laissant derrière lui un fin sillage de fumée et d'encens. Ensuite, les tiraboleiros arrêtent toute action, et le botafumeiro freiné naturellement finit par s'arrêter.
Jesus, un pèlerin de Deba, que nous avons côtoyé à de nombreuses reprises nous a dit qu'une fois le Botafumeiro s'était retrouvé dans la rue après que la corde ait lâché... Un missile de 50 kg qui arrive sur les pavés doit créer quelque émoi !
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