vendredi 10 octobre 2014

étape 56 : le 10 octobre de O Cádavo à Lugo 31 km

C'est une longue étape de 31 km qui conduit de O Cadavo dans les montagnes à la belle ville de Lugo. Avec une petite montée à 900 mètres avant de rejoindre le plat pays à 500 mètres d'altitude. Quel plaisir d'en avoir fini avec la montagne...


Ce matin, ciel chargé et brume tenace dès lors que le soleil se lève vers 8:30. Nous avons pris la route jusqu'à Castroverde pour éviter le sentier boueux. 

C'est déjà 8 km parcourus en arrivant dans cette ville, nous faisons une pause café avant de repartir. Au passage, nous nous arrêtons sur la place de l'église décorée avec une statue sympathique.
Le parcours est agréable sur un chemin parallèle à la route qui a du voir passer des dizaines de milliers de pèlerins au cours des siècles passés
Les arbres centenaires balisent les bords du chemin et lui confèrent une impression d'intimité.
Hormis Castroverde, toutes les agglomérations que nous traverserons sont des hameaux sans aucun café ou autre commerce. Par contre, les églises, chapelles et oratoires se succèdent.
Cette croix est récente, elle date de 2001. Elle est double-face, elle comporte de ce côté sur le pilier, une représentation de Saint Jacques.
Depuis Castroverde, l'habitat à changé avec de belles maisons en pierre et toit d'ardoise ou de lauze. Le granit est bien travaillé, les joints sont de faible épaisseur. En rajoutant, la pluie et les binious c'est la Bretagne!
D'habitude les chiens sont en laisse, surtout s'ils sont gros. Les petits roquets quant à eux sont libres, aboyeurs et souvent menaçants. Dans le cas present, ce sont de très gros chiens sans laisse mais qui ignorent les pèlerins tout en prenant la pose...
Deux éléments de structure : fougères et granit.

De loin on aurait dit un ballon de basket... L'exposition des courges sur les murets donne une note de couleur chaude dans un paysage ou le gris domine.
Quelques kilomètres plus loin, la même croix que la précédente avec un ciel bleu (temporaire) et l'éclairage solaire du bon côté...
Du coup, le gros plan sur Saint Jacques est possible. C'est du beau travail avec un matériau difficile à sculpter.
Une autre maison typique de cette région.
Enfin, nous approchons de Lugo. Cette longue étape est pénible sur la fin car le parcours (provisoire) est sur la route et les kilomètres semblent bien plus longs. L'obstacle à traverser est l'autoroute. Vous noterez que les piétons sont des pèlerins dans cette region et qu'ils n'ont pas droit comme les cyclistes à aller tout droit. Par contre, les cavaliers...
Après encore une grosse heure de marche nous sommes arrivés au pied des remparts de Lugo. Il faut dire que la ville est laide, qu'elle montre à son arrivée un front de grands immeubles fort disgracieux qui constituent les nouveaux remparts de Lugo. Les anciens sont classés par l'UNESCO au patrimoine mondial. Édifiées par les Romains au IIIème siècle, les murailles furent modifiées au Moyen Âge. Faites de dalles de schiste, elles entourent la ville sur plus de 2 km et 11 m de hauteur et s'ouvrent par dix portes sur le quartier ancien.
Nous rentrons comme il se doit dans la vieille ville par la porte des pèlerins qui est décorée d'un blason. ..
Nous voyons seulement maintenant la cathédrale en arrivant sur la grande place.

Un regard vers l'arrière pour montrer le bel édifice qu'est la mairie de Lugo,
La structure de cette cathédrale est bizarre et comporte de nombreux styles différents.
En 1129, l'évêque Pierre III fut incité à construire un nouveau bâtiment suite aux dommages soufferts par l´ancienne construction lors des guerres. Le maître Raimundo se lança dans le projet avec un style romain et structura la construction en 3 nefs, une croisée et un chevet triabsidal.
Avec le temps et jusquà la fin du XIXe siècle, la cathédrale de Lugo a souffert divers travaux qui lui ont donné différents styles propres de chaque époque.



Nous entrons par une porte latérale avec un beau porche.
L'intérieur est fort chargé, avec de nombreuses chapelles également décorées. La vision frontale de la nef n'est pas possible sauf à se rendre dans une zone fermée, réservée à la prière,  par des murs et accessible par une porte discrète. Il n'y a pas d'accueil pèlerin dans la cathédrale, c'est une surprise. Nous regrettons Oviedo qui est le contraire de Lugo et nous n'y reviendrons pas même pour les fêtes de juin célébrant l'origine romaine de Lugo.

Une note sympathique dans un magasin, derrière la cathédrale, permet de garder une image moins négative de cette ville.

Nous gagnons notre "hôtel" (Roots & Boots) au bord de la rivière près du pont romain que nous traverserons demain pour quitter Lugo. C'est le pire hébergement du chemin depuis Le Puy. Même les dortoirs communaux, mal équipés, que nous avons connus étaient mieux et surtout bien moins chers. C'est l'arnaque totale... J'en connais une qui va passer du temps pour rédiger une appréciation adéquate sur TripAdvisor et Booking.Com.
En plus, à part leur restaurant, il n'y a guère le choix en pied de ville. Ce soir, nous ne célèbrerons pas chez eux, l'Oktober Festival avec des saucisses et de la bière ! Nous remontons courageusement dans la vieille ville pour dîner et surtout voir la différence d'animation avec notre arrivée. Il est difficile de marcher dans la rue principale tant il y a de piétons.
Surprise, à notre retour, l'hôtel est plutôt calme : pas de chants bavarois, ni de rires! On entend plutôt un groupe traditionnel galicien qui joue dans la rue face à une taverne voisine. Nous voilà transportés de la fête de la bière de Munich au festival inter-celtique de Lorient.

Demain une autre étape de 30 km, l'avant-dernière entre peregrinos du Camino Primitivo et de retrouver la foule du Camino Frances... 


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